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Christel Grat-Laouchez, l’élégance incarnée à travers Kalunza

Vous savez combien WITC aime valoriser le projet des femmes de notre communauté, et ce d’autant plus quand elles enracinent leur projet dans le tissu local et qu’elles valorisent un savoir-faire traditionnel. Christel Grat-Laouchez correspond en tout point à ce profil de femmes entrepreneuses. Elle développe depuis 2021 sa marque Kalunza. Il s’agit d’une gamme d’accessoires pratiques et beaux, mariant Shweshwe et Suède pour des variations déclinables à l’envi. Le choix est large : 600 possibilités pour des articles personnalisés. Alors, quel sera le vôtre ?

Christel Grat-Laouchez, l'élégance incarnée à travers Kalunza

Juriste fiscaliste de formation, Christel Grat-Laouchez mène une carrière active et prenante dans la Gestion de Patrimoine à Paris quand une opportunité professionnelle se présente pour son mari à Johannesburg. On est en 2014, le choix de partir vivre en famille est mûrement réfléchi. Ses filles étant petites, Christel décide de profiter de ce qui se présente alors comme une parenthèse pour leur consacrer plus de temps. Elle se met en disponibilité de son entreprise. Certaine qu’elle y reviendra deux ans plus tard.
Même si c’était un break professionnel totalement assumé, pour autant, ce n’est pas dans la nature de Christel de rester inactive. Dès son arrivée, elle rejoint Joburg Accueil pour apprendre à connaître sa nouvelle ville d’adoption et découvre le centre commu-nautaire de Soweto. Déjà en France, elle avait cette volonté de s’engager dans un projet solidaire, elle y avait renoncé par manque de temps. Dès lors, elle va s’impliquer dans le collectif de Françaises qui intervient auprès de la crèche Little Rose.

Compte-tenu de son parcours, elle s’investit dans la partie administrative. Rapidement, elle mesure combien la création d’un atelier couture au sein du centre relève d’un cercle social vertueux : donner du travail aux femmes issues du township défavorisé équivalait à bâtir une production et générer un revenu stable en leur faveur. Christel y voit déjà un exemple parfait d’empowerment, cette notion difficilement traduisible en français qui suggère le "développement d’un pouvoir". On peut parler d’autonomisation pour désigner ce processus par lequel une personne acquiert la maîtrise de ses moyens pour se mettre dans une perspective de développement et de contrôle de sa propre vie.

Au final, la parenthèse africaine qui devait durer deux ans se prolonge. Christel réfléchit alors à un projet professionnel à développer ici.

Forte de son expérience au sein de Little Rose, elle concrétise l’idée de lancer sa propre marque, toujours avec la vision d’aider les communautés locales, et particulièrement les femmes qui dans la société sud-africaine sont les premières à subir la détérioration du marché du travail.

Christel imagine une gamme d’accessoires fonctionnels, à la fois pratiques et élégants. Elle veut mettre en avant le savoir-faire des artisans en soulignant l’identité du pays. L’idée d’utiliser le shweshwe, ce tissu typiquement sud-africain un brin méconnu en dehors des frontières, lui vient comme une évidence. En le mariant avec du suède, ce tissu à la finition brossée qui ressemble au daim, elle souhaite décliner des produits hauts de gamme, selon une ligne graphique colorée et stylée. Elle choisit de démarrer sa collection avec trois articles référencés : des housses pour ordinateurs portables, des pochettes assorties permettant de ranger prises, câbles et extensions, et des sous-mains. Avec la palette de couleurs complète de shweshwes et de suède, elle n’affiche pas moins de 600 combinaisons possibles. Ce ne sera pas la moindre des qualités pour répondre à la personnalité de chaque client !
Le concept défini, Christel se met alors en quête d’un fournisseur de tissus et surtout de celui qui deviendra son interlocuteur privilégié pour décliner les patrons qu’elle dessine : celui-ci devra être le garant de la qualité de ses produits. Elle le trouve en la personne de Mandla Nkube. C’est lui qui va opérer dans son atelier et aussi repérer et solliciter pour l’aider les femmes au talent de couturières qui habitent Soweto et le CBD. Avec lui, Christel est heureuse de pouvoir compter sur un travail vraiment soigné, régulier, et de la perfection sans faille dans les finitions.
Parallèlement, il a fallu bien évidemment trouver un nom à cette marque en devenir. Cette recherche a fait l’objet d’un brainstorming têtu et pointu. Le nom élu devait reflèter la culture africaine tout en étant mémorisable par un public européen et américain. Il ne devait pas être déjà déposé bien sûr. Plus quelques contraintes de consonnances auxquelles Christel tenait. Ainsi est née Kalunza !

S’adressant aux particuliers comme aux professionnels, Christel assoit depuis une année sa jeune marque dans une dynamique de succès déjà fort prometteuse. Des commandes auprès de particuliers grâce à son réseau et à sa présence au marché de noël de Jobourg Accueil, mais aussi des commandes groupées grâce à un démarche commerciale auprès de grandes entreprises ou institutions. Résultat, des commandes de 200 à 400 exemplaires pour des conventions auprès des Nations Unies, de la Banque Mondiale, mais aussi pour ENGIE, l’Oréal ou des agences de voyages...

Voilà déjà une satisfaction pour cette jeune entrepreneure de savoir que sa marque a rencontré un public. Aujourd’hui, Christel est sur le point de lancer son site internet, une nouvelle étape essentielle, avant celle du marketing digital qu’elle compte développer en 2023.

Christel n’évoque qu’humblement la réussite de cette première année d’activités, mais ce dont elle est fière, c’est de l’impact social que Kalunza exerce sur la vie des femmes qui créent ces pièces de leurs mains, leur assurant un emploi stable et une rémunération équitable à la hauteur de leur talent

Kalunza est assurément une marque d’accessoires pétillante et chic, à l’image de sa créatrice !
www.kalunza.com

par Anne Lemaire